Animaux martyrs?

Une organisation clandestine qui assimile les animaux objets d'expérimentations animales à des prisonniers politiques vient d'incendier un laboratoire. J'en profite pour donner mon avis sur le sujet.

J'ai travaillé pendant trois ans dans le centre de recherches d'un laboratoire pharmaceutique, participant notamment au choix des molécules à tester sur l'homme et j'étais responsable des premiers essais des nouvelles molécules sur des volontaires.

Dans ce centre de recherche, la pharmacologie utilisait principalement des chiens. Des beagles et des labradors. Le beagle a l'avantage de vivre aisément en groupe, confiné, et le labrador a l'avantage d'une grande docilité, supportant beaucoup de choses sans l'anesthésie qui gêne l'analyse de certains paramètres.

Ces chiens provenaient d'élevages spécialisés qui les produisent uniquement pour la recherche pharmacologique. L'avantage est que les chiens sont de lignées connues, comparables, et que les résultats observés sont les mêmes sur tous les animaux pour un test donné. Ces chiens coûtent une fortune, beaucoup plus que le chien d'agrément de même race que vous voudriez acquérir. Ils ne sont produits que pour ça. La fiabilité et la reproductibilité des résultats imposent ce système.

On ne voit jamais un centre de recherche utiliser des chiens errants ou autres, ils proviennent tous de cette filière spécifique. La rumeur des chiens enlevés dans les rues pour être revendus aux laboratoires est sans fondement, ce type d'animal est inexploitable faute d'étalonnage précis des résultats obtenus.

Il est exact que les âmes sensibles peuvent s'émouvoir des traitements infligés. Il faut simplement savoir ce que l'on veut. On ne peut pas sortir avec une sécurité acceptable, contrairement à ce que prétendent ces "abolitionnistes" de la vivisection, un nouveau médicament sans ces informations. Il est impossible d'acquérir les données sur l'efficacité et la tolérance des molécules sans cette étape. Donc, je veux bien être d'accord pour l'arrêt de ces pratiques, mais il faudra en assumer les conséquences. La recherche pharmaceutique subira un coup d'arrêt. Déjà, lors de l'administration chez l'homme on observe encore des problèmes de tolérance imposant l'arrêt du développement du produit. Parfois même après la commercialisation. Sans l'étape animale préalable, ces accidents seront encore plus fréquents, et surtout deviendront graves, ce qui est exceptionnel aujourd'hui.

Risquer la vie de volontaires sains ou de patients, ou bien refuser le progrès en matière de médicaments, parce qu'on refuse les mauvais traitements à des animaux de laboratoires conçus et élevés pour ça, ne me paraît pas un bon choix.

Comments

[Ronny]

Et bien que l on vous mette ne serais ce qu une journée à la place de ces pauvres animaux et de ce qu ils subissent...........
Ce sont des êtres dotés de vie!
C'est criminel!...
Et d'autant plus criminel que de compatire à leurs souffrances...