Les drames des cautions bancaires
Je rebondis sur l'idée d'un des candidats à la Présidentielle (François Bayrou) pour aller plus loin dans la démarche. Il propose un système de remplacement de la caution des parents ou autres pour faciliter l'accès à l'immobilier locatif.
Je me souviens avoir vu mourir, il y a une dizaine d'année, dans mon service, une septuagénaire désespérée. Elle est simplement morte de n'avoir plus envie de vivre. Son mari venait de mourir peu de temps avant, brisé par la cruauté de la vie moderne. Ce couple avait pu, par le travail, faire construire une petite maison et élever deux enfants. Le fils a fait un CAP de boulangerie et quand il a voulu s'installer à son compte, ses parents lui ont bien entendu apporté la caution bancaire nécessaire. Lorsque les affaires du boulanger sont allées mal, la maison des parents a été saisie ainsi qu'une part de leur retraite. Ils sont morts ruinés et désespérés.
Sur le plan légal, il n'y a rien à dire. L'engagement comme caution est un acte responsable qui peut impliquer ce genre de conséquences. Mais je n'aimerais pas être à la place du banquier le jour où on pèsera son âme dans la grande balance de justice.
Quels parents, surtout d'origine modeste, refuseront la caution qu'on impose à leur enfant dans ce type de situation? Comment leur demander de réfléchir et de réagir en économistes émérites? Cette décision se prend dans un cadre affectif et sentimental, pas dans un cadre raisonnable. Ce drame m'a bouleversé et fait réfléchir sur les soi-disant progrès du monde moderne.
Alors ce n'est pas seulement sur l'accès au logement locatif, qu'il faut revoir le système, mais de façon plus globale. Et si chaque emprunt comportait, outre l'assurance décès - invalidité une assurance caution?
Je ne suis pas économiste, les banquiers ne sont pas des philanthropes, je ne sais pas la fiabilité, la faisabilité de cette idée. Mais le principe des cautions engendre, j'en suis sûr, beaucoup de drames du même genre. Cela ne mérite-t'il pas réflexion?