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16 février 2022

Valérie en perdition

La nuit tombe sur la campagne Pécresse

Semaine horribilis. Deux jours après son désastreux meeting au Zénith de Paris, Valérie Pécresse est apparue physiquement marquée sur le plateau du 20 heures de France 2. Pour elle, la présidentielle se joue maintenant. Déjà volatil, l’électorat LR s’effrite de tous les côtés. Le versant gauche penche dangereusement vers Emmanuel Macron — ou Édouard Philippe. Le versant droit, lui, regarde avec les yeux de Chimène la campagne d’Éric Zemmour. Pécresse doit donc tenir ses troupes, rassurer ses partisans, reprendre le contrôle d’une campagne qui patine. Une gageure, car, dans les sondages, la tendance est dangereuse. Menacée de décrochage, la candidate LR pourrait bientôt passer derrière Éric Zemmour. Une inversion des courbes qui serait fatale.

La journaliste Anne-Sophie Lapix commence l’entretien et compte s’en tenir au fond, refusant d’évoquer la forme d’un meeting où Valérie Pécresse est apparue froide, désincarnée, mécanique. Sa question porte sur l’utilisation du terme “grand remplacement”, expression que la candidate disait pourtant « détester » il y a peu de temps encore. Une fois de plus, celle-ci se renie : « Je suis le vrai rempart républicain à la théorie du grand remplacement […] C’est une théorie complotiste. » Prise dans ce même « zigzag » qu’elle fustige tant chez Emmanuel Macron, Valérie Pécresse peine à tracer une ligne claire. Résultat : son camp s’inquiète. Lundi, en comité stratégique, Xavier Bertrand et Jean-François Copé ont demandé à la candidate de dire clairement que « le grand remplacement, ce n’est pas nous »

Au-delà de l’immigration, Anne-Sophie Lapix pointe aussi les imprécisions du programme économique de la candidate. Par exemple, Valérie Pécresse a proposé d’augmenter les salaires nets de 10 % en cinq ans. Coût estimé : 25 milliards. Bien cher payé pour la candidate de la « rigueur » et de la bonne gestion des deniers publics. Pis, Valérie Pécresse, qui disait au départ que l’État prendrait en charge la totalité de cette dépense, a expliqué ensuite que les entreprises devraient en financer le tiers. Un coup en avant, un coup en arrière. Aux prises avec ce sac de nœuds, la candidate a finalement fait retirer la mesure de son site Internet. Bien à la peine, elle compte désormais augmenter les salaires nets de 3 % « dès l’été ». Pas clair. Cette même nébulosité apparaît dans tous les dossiers : banlieues, protection des frontières, situation en Ukraine, temps de travail… Anne-Sophie Lapix résume : « Votre programme a l’air très évolutif ce soir. » 

Aux termes de cette interview, Valérie Pécresse a semblé plus fragilisée que jamais. Celle qui se sait mauvaise oratrice parie depuis le début sur sa crédibilité : « Je suis une faiseuse », aime-t-elle à répéter. Pourtant, son programme reste très flou. Et, comme disait la grand-mère de Martine Aubry : « Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup ! »

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