Soutien à Kokopelli
Communique de Kokopelli
Amis et amies de Kokopelli, journalistes,
sites internet, blogs, presse, vous êtes nombreux à avoir fait circuler
l'information relative à nos condamnations par les tribunaux. Nous tenons à vous
en remercier sincèrement.
Nous remercions également celles et ceux
qui nous ont déjà fait parvenir des dons pour nous aider financièrement. Le coût
de tous les procès depuis deux années est de 88 000 euros, ce qui inclue les
pénalités diverses et variées, les honoraires des très nombreux avocats et les
frais annexes. Tous ceux qui souhaitent contribuer financièrement peuvent le
faire, dorénavant, à partir de notre site internet car nous venons d'inclure la
possibilité de faire un "don libre" en ligne.
L'Association Kokopelli
prend bonne note des déclarations et des promesses de Madame Nathalie
Kosciusko-Morisset, Secrétaire d'Etat à l'écologie (qui vient d'ailleurs de
déclarer sur France-Inter qu'elle était cliente de Kokopelli). Nous osons
espérer qu'elles seront suivies de mesures concrètes nous permettant de
continuer le travail que nous effectuons depuis une quinzaine d'années, à savoir
la protection d'une biodiversité alimentaire qui n'est pas virtuelle et en
chambre froide (dans des congélateurs ou dans le permafrost Norvégien) mais qui
est accessible à tous, jardiniers, maraîchers et agriculteurs.
En ce
qui concerne le procès qui nous est intenté par la Société Baumaux, nous allons
faire appel de ce jugement pour le moins surprenant puisque l'Association
Kokopelli a été quand même condamnée à payer des pénalités pour concurrence
déloyale alors que Monsieur Philippe Baumaux a été débouté de quasiment toutes
ses demandes, dont sa requête de fermeture de notre association!
En
ce qui concerne le procès que nous venons de perdre en Cour de Cassation, contre
la FNPSP et le GNIS (Groupement National Interprofessionnel des Semences), nous
demandons à l'Etat Français de bénéficier d'une amnistie sur les pénalités et
les frais générés par la condamnation qui sont d'environ 20 000 euros. La très
bonne surprise du jugement en Cassation aura été que le GNIS a été débouté de
toutes ses demandes: le GNIS a donc perdu contre Kokopelli!!!
Rappelons que le GNIS, sous l'égide du Ministère de l'Agriculture, nous
harcelait depuis de très longues années! Cela signifie que c'est la FNPSP qui a
obtenu du tribunal une confirmation de notre condamnation à hauteur de 5000
euros pour elle-même (et donc de 20 000 euros pour l'Etat); rappelons que cette
fédération des sociétés de la semence potagère regroupe des petites maisons
semencières mais aussi et surtout les grandes multinationales qui ont pris
l'agriculture et les agriculteurs en otage: Limagrain, Syngenta (le grand ténor
de l'agriculture toxique) et Monsanto, le n° 1 mondial de la semence sous tous
aspects et le n°1 mondial de la semences potagère.
L'Association
Kokopelli est en train de préparer une réponse élaborée au dernier communiqué du
GNIS. D'ores et déjà, nous souhaitons mettre en valeur la première problématique
suivante. Le GNIS a cru bon de nous poursuivre depuis des années parce que nous
distribuons des variétés non inscrites dans leur Catalogue National. Nous en
déduisons donc que toutes les variétés inscrites dans leur Catalogue National
sont autorisées à la vente et à la culture. Comment explique-t-on dans ce cas la
présence, à la page 82 du catalogue 2006 (qui au 8 février 2008 est encore la
référence), de 15 variétés de maïs OGM dont 6 ont pour "événement de
transformation" le maïs de Monsanto tant décrié, le MON 810? Ces 15 variétés OGM
ont été répertoriées dans les catalogues 2004, 2005 et 2006 (Benjil, Boisa,
César Cb, Elgina, Garonna, etc) . Certaines sont en fait inscrites depuis 1998!
L'Espagne, (où vont se fournir, en semences OGM peu chères et illégales, un
grand nombre d'agriculteurs Français) avait déjà inscrit, en 2004, 11 variétés
de maïs de type MON 810. L'autre "événement de transformation" (un euphémisme
pour ne pas nommer un tripatouillage transgénique) présent dans ces chimères
génétiques est le Bt 176, la propriété de Syngenta. Soulignons que l'expression
grotesque "événement de transformation" est non seulement le symptome d'une
maladie de civilisation mais aussi un cache-misère pour faire oublier au peuple
que le MON 810 de Monsanto n'est pas une variété mais une super-variété qui a
généré des dizaines de variétés de maïs chimériques.
La seconde
problématique que nous souhaitons mettre en valeur est la suivante: il existe
dans ce Catalogue National une liste de variétés permises à la vente pour les
amateurs. Or, nous avons pu prouver avec la Campagne Robin des Semences que des
centaines de supermarchés en France des chaînes Auchan, Leclerc, etc. vendent en
toute impunité à l'automne des fruits de variétés strictement interdites à
l'usage professionnel.
Quelle est donc la valeur d'un Catalogue
National qui répertorie des variétés OGM qui ne sont pas autorisées à la culture
et qui, de plus, répertorie des variétés anciennes, réservées à l'usage amateur,
distribuées illégalement par les chaînes de supermarchés? Quels sont donc les
attributs et prérogatives du GNIS qui s'est vu débouter en Cour de Cassation
parce qu'il n'était pas autorisé statutairement à poursuivre en justice
l'Association Kokopelli? Les finalités du GNIS ne seraient-elles pas tout
simplement d'aider leurs amis des multinationales semencières à acquérir le
monopole total sur la semence et à confisquer intégralement le
vivant?
Le GNIS aurait-il l'intention de modifier ses statuts pour
mieux rattaquer notre association car il est vrai que lorsque le Maréchal Pétain
créa cette "institution hybride" en 1941, il n'avait pas prévu que l'Association
Kokopelli sèmerait de bonnes semences de vie, 60 ans plus tard, dans le mépris
le plus total d'un catalogue fantoche à la solde de l'agro-chimie et des
multinationales de la semence.
Nous renvoyons tous ceux qui seraient
intéressés par ce sujet à l'article de Dominique Guillet: "Le Catalogue
National, une nuisance agricole de plus?"
Nous vous remercions de
nouveau pour votre confiance et votre soutien.
http://www.kokopelli.asso.fr/index.html