Le Pen à l'Elysée
La gauche vertueuse s'est indignée hier. Le Pen, le banni, reçu à l'Elysée comme un chef de parti démocratique par le Président de la République alors que sa place serait plutôt sur le bûcher.
C'est vrai, ça change. D'un côté nous avons eu une majorité de gauche qui a "fabriqué" Le Pen pour emmerder la droite. Elle y a réussi, ce fut le coup de génie de Mitterand, avec toutes ces triangulaires droite - gauche - FN permettant au député de gauche d'être élu contre une droite majoritaire. Ensuite il y eut la droite pudibonde qui n'a pas osé lever l'anathème contre Le Pen, oubliant qu'en démocratie, quand un parti représente entre 15% et 25% selon les élections, on doit au moins respecter les électeurs en ne diabolisant pas leur choix.
Puis il y a Sarkozy, qui à la fois le considère comme démocratiquement présentable, ne serait-ce que par le nombre de ces électeurs, et a réussi sans se salir les mains à le laminer à un score ridicule tant aux présidentielles qu'aux législatives. Entre le "haro sur le baudet" qui voyait Le Pen surfer sur des scores enviables et son écrasement dans le respect des règles du jeu, il n'y a pas photo.
Il était plus efficace de tuer Le Pen démocratiquement qu'en plantant des aiguilles dans une poupée vaudou à son effigie. En le recevant, Sarkozy a donné le coup de grâce.