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oldgaffer
31 mars 2006

Le temps et l'éternité

Comme disait Plaute quand un cadran solaire a été installé sur le forum de Rome : « Que les Dieux damnent celui qui a fait placer ici cette horloge qui me divise pour mon malheur et m'abrège ma journée. Quand j'étais gamin, j'avais mon ventre pour horloge ; c'était, de toutes, celle qui marchait le mieux et la plus exacte. Elle me rappelait en tous lieux l'heure des repas, sauf là où il n'y avait rien à manger. Mais maintenant, même ce qu'on a, on ne le mange pas, si ce n'est pour le bon plaisir du soleil. »

L'homme est soumis au temps dans un écoulement inexorable de sa naissance à sa mort. Il peut l'aménager, l'occuper comme il veut, le laisser filer, le brûler, il ne peut rien contre son cours et nombre de poètes et d'auteurs de science fiction ont rêvé de le remonter, de le parcourir comme on se déplace, ou de le voir suspendre son vol. Même si la physique moderne en fait une quatrième dimension, il n'a pas le statut des trois premières dans lesquelles existe un régime de semi-liberté. Chacun au cours de sa vie ressent une sensation d'accélération progressive. La perception subjective est liée au rapport entre la période considérée et l'ensemble du temps déjà vécu. Pour un enfant, l'année de scolarité dans le primaire paraît démesurément longue, la perspective de l'avenir, même proche, a des allures séculaires, alors qu'un an dans la vie d'un homme d'âge mûr s'enfuit rapidement. Un cycle d'études universitaires est bien plus court dans le « vécu » que la même durée d'études secondaires et a fortiori primaires. Pourtant les personnes âgées organisent leur futur proche avec l'état d'esprit d'un homme jeune préparant les décennies à venir, l'accélération subjective du temps n'est pas projetée. Ernst Jünger avait cent ans révolus lorsqu'un de mes amis libraires a voulu l'inviter à une manifestation culturelle en son honneur, à Marseille. L'écrivain a répondu très gentiment que pour le moment il n'avait pas le temps, mais qu'il répondrait à l'invitation dès qu'il serait moins pris par ses multiples tâches. La mort l’a appelé entretemps, mais nul doute quant à la sincérité de sa réponse.

La mesure du temps a toujours été une préoccupation de l'homme, mais elle a changé de visage au cours des siècles, et la façon de le compter, l'invention de techniques à cet effet est un reflet de l'esprit des âges de l'humanité. La vie de l'homme est étroitement liée à la façon dont il mesure le temps. Des chandelles graduées aux clepsydres, du sablier au cadran solaire, jusqu'à l'invention de l'horloge mécanique, c'est l'itinéraire de l'humanité qui se dessine dans sa façon de vivre le temps. Les Babyloniens, les Chinois et les Égyptiens savaient déterminer avec sûreté les heures du jour et de l'année, ils utilisaient surtout des horloges à eau. Ces clepsydres sont selon la légende importées en Grèce par Platon au Vème siècle avant notre ère, le cadran solaire avait été inventé bien avant Anaximandre qui en est l’inventeur légendaire. Déjà se distinguent les deux groupes d'instruments de mesure, au sens profondément différent : le cadran solaire et le sablier, héritier de la clepsydre, basé sur le même principe d'écoulement lent, sauf que l'eau est remplacée par le sable. Dans le monde latin, il semble que les clepsydres aient succédé aux cadrans solaires, comme le suggère l'expression « solarium aquarium » qu'on leur applique. Leur plus grande précision est certainement la cause de cette évolution, d'autant plus que Rome était riche en esclaves, dont certains étaient entièrement voués à l'entretien et au réglage des horloges à eau. De la même façon, sur beaucoup de navires, on trouvait un officier des montres.

La matérialisation des méthodes ancestrales de la mesure du temps est le cadran solaire. Avant lui, l'homme avait inventé le gnomon, simple bâton planté en terre. Avant le gnomon, l'homme se basait sur son ombre propre, ou sur celle d'un arbre, voire d'un édifice ou d'une montagne. Les indications du soleil et de l'ombre, qu'elles soient données par un éperon rocheux, le gnomon, le cadran solaire, ou bien par la simple observation de la position du soleil selon des repères géographiques - lieu du coucher et du lever, hauteur au dessus d'une colline... - rythment des cycles, et non plus un temps linéaire : le cycle du jour avec l'heure de la traite des animaux, ou bien celle où il faut les nourrir, le cycle de l'année avec l'époque des moissons et des semailles, le temps où il convient de conduire les troupeaux sur les drailles, vers les alpages, ou bien de les en ramener. La mesure du temps était en harmonie avec la vie quotidienne et ne constituait aucunement une abstraction. Il en était de même des mesures spatiales : certes le pied, l'empan ou la coudée, par référence à la longueur d'une partie du corps, mais aussi le jet d'arc, le jour de marche, et le journal. Le journal est la surface que le paysan peut travailler en un jour, nous avons donc une relation concrète et étroite entre le temps vécu, l'espace où ce temps est vécu, et la vie de l'homme dans les cycles du jour et de l'année. Ernst Jünger, dans son « Traité du sablier », parle d'activités « ad hoc », pour indiquer l'harmonie qu'il y a entre l'homme et l'univers quand le temps et l'espace sont ainsi adaptés à la vie.

L'heure donnée à midi par le gnomon est particulièrement pertinente : si l'on connaît la date, la longueur de l'ombre donne le lieu, et si l'on connaît le lieu, elle donne la date. Avec un gnomon dont il mesurait la longueur de l'ombre au méridien, le grec Pythéas a parcouru l'Europe et en a établi une cartographie d'une précision étonnante eu égard à la rusticité de la méthode de mesure, qui s'apparente au calcul de la méridienne que pratiquaient les marins quand l’octant puis le sextant étaient encore les plus perfectionné des instruments de navigation. On objectera peut-être que pour la méridienne il faut connaître avec précision l'heure du point de référence, seul moyen de déterminer la longitude par le décalage des deux « midi ». Ce n'est pas tout à fait exact. Il y a plus d'un siècle, Joshua Slocum a fait un tour du monde sur le « Spray » avec une horloge en fer blanc à laquelle manquait une aiguille, et il savait faire le calcul de longitude sans connaître l'heure précise par la méthode des distances lunaires. Un des grands mérites de Slocum est non seulement d'avoir réussi un tour du monde en solitaire, le premier, mais aussi d'avoir réussi à dominer de manière aussi élégante la question du temps en ayant le ciel pour horloge. Cela a contribué de façon non négligeable à l'harmonie entre l'homme et le monde, harmonie qui transparaît dans son livre de façon flagrante.

On ne retrouve pas le même sens dans le sablier, il ne figure pas les cycles du temps comme le cadran solaire. Loin de la légèreté des jeux d'ombre et de lumière, le sablier est pesant, angoissant, il laisse entrevoir la fin du temps avec l'épuisement du sable dans l'ampoule du haut ; il n'a pas le recommencement automatique de la mesure solaire, sans le retournement par la main de l'homme il reste inerte. Toute l'angoisse existentielle est contenue dans le sablier, elle est absente du cadran solaire. Le temps solaire, cyclique, est devenu un temps tellurique, pesant, une charge bien visible. Dans « Melancolia », l'alchimiste méditatif représenté par Dürer est à côté d'un sablier qui en est à la moitié de son écoulement. Cette mesure du temps est en harmonie avec la méditation et la quête profonde du personnage immobile et concentré. Un cadran solaire serait incongru dans cet atelier, de la même façon qu'on ne verrait pas un sablier au bord d'un champ ou dans une étable. La façon de mesurer le temps est donc bien le signe, le symbole, de la forme de vie que ce temps mesure. Le temps du sablier est lié au sens alchimique de la terre et de l'eau. Celui du cadran solaire est au contraire en rapport avec l'air et le feu, c'est l'origine qui compte, le point de départ, le temps solaire est une naissance, et tout est espoir car il est inépuisable. Avec le sablier, c'est la fin qui compte, quand l'ampoule du haut est vide le sablier peut alors être couché, le temps est clos, aboli ou consommé. Tout est accompli. On a ici une vision eschatologique, la mort surgit dans l'épuisement du sable. Dans certaines assemblées qui veulent rituellement travailler en dehors du temps, le sablier couché signifie cette abolition du temps pendant les travaux mais cette question est bien au delà de la discussion sur les méthodes de mesure, comme le montre Josué qui fit arrêter la course du soleil sur Gabaon : elle est celle de l'éternité.

L'heure de la prière. C'est l'étymologie du mot horloge, hora lego. C'est un ancrage sacré manifeste. Cet instrument est pourtant fondamentalement différent des autres méthodes de mesure. L'invention, attribuée à Gerbert d'Aurillac, du mécanisme de l'échappement nous fait sortir d'une mesure du temps « ad hoc ». La mécanique prend le pas sur la nature, elle dit la vérité à sa place. Si l'horloge dit qu'il est midi, il est midi, même si le soleil ne dit pas la même chose, parce que l'horloge indique un « midi moyen », notion mathématique et astronomique, pondération des variations de vitesse de rotation de la terre. Les heures du jour et de la nuit sont identiques, les engrenages ignorent les saisons, et l'heure est devenue indifférente et même dédaigneuse par rapport au temps vécu. Les progrès modernes, quartz ou horloge atomique, n'ont rien changé à cette révolution. Le temps n'est plus ni tellurique ni solaire, il est abstrait. Citons encore Ernst Jünger : « Evidemment, il revient toujours des points où l'on rétablit la concordance du temps avec son critère originel, la rotation de la terre... mais ce ne sont jamais que des points sur lesquels prend appui la voûte titanesque du temps abstrait. »

Un homme mérite d'être nommé ici : l'astronome Tycho Brahé, surtout connu pour avoir défendu bec et ongles une conception géocentrique de l'univers, par peur de l'abîme qui s'ouvrait dans le monde copernicien. Cela s'accorde très bien avec son autre trait remarquable : son aversion pour les horloges. La mesure abstraite du temps a rejeté Tycho Brahé dans l'oubli aussi sûrement que les « progrès » de l'astronomie.

On s'accommode mal de cette abstraction du temps dans les métiers traditionnels, et les décalages semestriels de l'heure, loin de corriger l'erreur, l'amplifient. L'heure de la montre est la référence obligée : ouverture de la banque ou de bureaux divers, passage du collecteur de lait pour des vaches sans montre qui se fient encore naïvement au soleil alors que le camion passe « à l'heure », enfants à accompagner pour des trajets scolaires, et aujourd'hui il n'est guère possible de faire autrement. J'ai même relevé des excès manifestes dans le cadre de mon métier : les heures des repas des malades à l'hôpital sont régies par les règles syndicales et les commodités qui en résultent, ce qui fait que le repas du soir est servi presque en milieu d'après midi. Il faut que le médecin fasse des prescriptions spécifiques et appropriées lorsque la santé du patient - diabète par exemple - exige des horaires de repas mieux ordonnés.

La vie serait pourtant bien plus en harmonie avec l'univers si l'heure fixe était celle de la traite, ou la mise des animaux aux champs, ou l'arrosage. Un des grands critères du monde moderne est d'empêcher cela. C'est vrai de la même façon pour les pêcheurs, car les passages des poissons se moquent de la rigueur des horloges, mais sont dépendants du temps rythmé par le ciel et la mer, par la saison, par les marées, donc par le soleil et la lune. Les vraies références ne sont pas dans le temps abstrait.

Le temps veut aussi dire climat dans notre langue et l'analogie avec l'horloge est parfois saisissante dans le comportement de nos contemporains face aux fluctuations de la pluie et du soleil. Il n'est pas d'année où l'on ne se plaint de sécheresse ou d'inondation. Les moyennes deviennent les valeurs normales, et les écarts par rapport à ces moyennes sont très mal vécus. Tous se comportent comme s'il était anormal que bon an mal an les conditions s'écartent des moyennes érigées en valeurs-étalons sur lesquelles sont réglées tant l'exploitation intensive des sols que la fréquentation des stations de sport d'hiver où il tombe toujours trop de neige sur la route et pas assez sur la piste. L'homme rêve d'une horloge climatique qui nivellerait aussi ces écarts, comme les rouages de Gerbert d'Aurillac ont nivelé ceux des saisons, et ceux du jour et de la nuit. Le barrage d'Assouan est une horloge de ce type. On ne mesure pas encore le prix à payer pour un tel errement.

Alors qu'il est totalement profané par la mesure abstraite de l'horloge, malgré l'étymologie, le temps est sacralisé par ses aspects cycliques. Les cycles du jour et de l'année, mis en homothétie, résonnent dans la plupart des traditions. Les fêtes solsticiales d'été et d'hiver dont j'ai déjà parlé ailleurs sont en analogie avec midi et minuit, chez les romains elles sont les fêtes des corporations d'artisans, les « collegia fabrorum », elles sont consacrées à Janus. Les corporations de notre ère ont gardé ces fêtes, mais les deux Saint-Jean ont remplacé les deux visages de Janus. Midi, ou l'été, est la culmination du soleil dans le ciel, minuit est la culmination du soleil spirituel. Nous avons vu cela il y a quelques semaines dans mon billet sur « Noël et le solstice d’hiver ». Le travail se fait de l'été vers l'hiver, de midi vers minuit, de la lumière extérieure vers la lumière intérieure, marquée dans le Christianisme par la date attribuée à la naissance du Christ, dont peu importe qu'elle soit exacte tant elle est vraie par son sens à ce moment de l'année. Jean le Baptiste, né au solstice d'été, a dit en parlant du Christ : « Il faut qu'Il croisse et que je diminue », parole citée par Jean l'Evangéliste, né au solstice d'hiver. Pour les fêtes de Janus, la clef d'argent était au solstice d'été, la clef d'or au solstice d'hiver. La liturgie introduit ce temps cyclique par l'expression « dans les siècles des siècles », « in saecula saeculorum », le mot latin étant beaucoup plus évocateur puisqu'il veut dire aussi bien cycle que siècle.

Ces cycles du temps se retrouvent dans l'orientation des églises car l'architecture sacrée est fondée sur le temps sacré. Le porche, à l'occident, est souvent entouré de deux tours. Elles ne sont pas placées n'importe où. Si on trace les lignes qui relient ces tours à l'endroit exact de « la présence divine », la « shekinah » selon la référence hébraïque, on marque en les prolongeant l'endroit où le soleil se couche au solstice d'été pour la tour du nord et au solstice d'hiver pour celle du sud. L'origine des lignes ainsi définies, dans les plans en croix, est à l'intersection du transept et de la nef, devant l'abside, à l'aplomb du sommet du dôme. Dans les plans basilicaux la question se pose moins, d'une part parce que les tours qui flanquent l'entrée sont moins fréquentes, d'autre part parce que les édifices sont dans ce cas souvent orientés vers l'ouest, l'entrée est alors à l'est. Cette orientation rappelle, entre autres sens, le martyre de Saint Pierre sur une croix tête en bas. Pour certaines églises, l'orientation n'est pas évidente, mais elle n'est jamais le fruit du hasard. On observe souvent que l'axe de la nef est dans la direction d'une église plus importante, et on a donc avec cet exemple un édifice « secondaire » qui en désigne un plus « important », dont l'orientation ramène alors dans le sens qui convient. L’église d’Orcival est orientée au nord-est, vers celle de Paray le Monial qui relaie l’orientation en la redirigeant vers l’est. L'abbaye cistercienne de Sénanque est orientée au nord. Lors des visites que j'y ai effectuées, j'ai posé la question de cette orientation. La réponse a souvent été que les conditions topographiques ne permettaient pas de faire autrement. D'une part ce n'est pas évident en regardant le site des hauteurs avoisinantes, d'autre part je suis certain, même si je n'ai pas la réponse à la question aujourd'hui, qu'il y a une raison sacrée à cette disposition. Les constructeurs de ce temps ne se seraient pas pliés à des contingences matérielles de cet ordre.

L'abolition du temps, son affranchissement, est l'étape au delà du temps cyclique et du temps sacré. Aucun philosophe, malgré de nombreux essais, n'a réussi à en codifier l'abstraction autrement que par une doctrine abstraite et dépourvue de signification. La réflexion sur le temps ne peut être que métaphysique et n'a de sens qu'au delà d'une dimension strictement humaine. L'éternité n'est pas dans l'écoulement sans fin du temps mais dans son abolition, elle est par essence d'une autre nature que la perpétuité. Les fantasmes sur l'immortalité conçue comme la prolongation de la vie de manière indéfinie n'ont aucun rapport avec le concept d'éternité. Des exemples peuvent aider à faire comprendre ce qui est difficile à concevoir, car la contrainte temporelle de la vie est trop présente pour que la pensée puisse s'en libérer. D'abord les récits de ceux qui ont entrevu l'autre côté du voile de la vie, et qui gardent l'impression d'un temps figé et impérissable où ils revoient tout en simultanéité, et non en accéléré. La sensation d'accéléré est une reconstruction au contact du temps physique retrouvé. Ensuite certaines expériences de rêve, comme le récit fameux d'Hervey de Saint-Denis qui a rêvé toute la révolution française, a été conventionnel, a voté la mort du roi, a été arrêté. Après une nuit à la conciergerie, on l'a emmené à l'aube à l'échafaud, couché sur le billot, et il s'est réveillé en recevant la corniche de son lit sur la tête. Là non plus, il n'y a pas eu d'accélération des images, même si certains rationalistes le contestent parce qu'ils ne peuvent pas concevoir l'intemporalité faute de vision métaphysique. Le rêve a été instantané, les images surgissant en ordre logique, mais non temporel. C'est la reconstruction au réveil qui a créé la séquence temporelle, quand le dormeur est redevenu l'esclave du temps. L'éternité c'est un peu cela : le temps est aboli, tout est en ordre mais pas sur l'axe du temps. Quand on peut comprendre que Dieu, dans l'Éternité, est hors du temps et non dans un temps indéfini, quand on peut comprendre que l'homme, après sa mort, peut se trouver dans un monde où il est affranchi du temps, alors le débat de la prédestination et du libre arbitre devient vain, alors l'homme est libre dans son temps, il est prédestiné hors du temps. La liberté de l'homme se résume en fait à parcourir ou ne pas parcourir le chemin qu'il a accomplir et qui est le sien propre. Il peut y avoir des « fractures » dans la barrière entre le temps que nous subissons et l'éternité, d’où la possibilité de certains évènements qui paraissent incongrus dans une pensée humaniste et rationnelle, comme la divination, la voyance, les Tarots... mais les mots ne peuvent expliquer ce qui demeure au delà de leur sens, et il n'est possible ici qu'évoquer ces aspects pour susciter des intuitions, et non des réflexions. Le symbolisme par contre permet de mieux appréhender ces questions. Celui de Janus, celui des deux Saint Jean, les exemples de la mythologie égyptienne, font partie des symboles qui peuvent engendrer une compréhension de ces aspects.

Je me souviens qu'une de mes interrogations métaphysiques concernait la mémoire que l'on pouvait conserver de sa vie lorsqu'on passait à un autre état. La mémoire étant liée à l'asservissement au temps, la question perd son sens dans un monde où le temps n'est plus une des conditions physiques de l'existence.

Pourquoi toute cette réflexion ce soir ? Tout simplement parce que lors d’un passage à Cannes la semaine dernière je suis allé à la boutique Bréguet rêver devant les montres qui m’ont été très gentiment présentées, j’avais bien précisé ne pas être acheteur, les prix des montres s’échelonnant de 10000 € à plus de 200000 € voire même beaucoup plus pour certaines grandes complications. Je ne porte que des montres mécaniques, qui varient dans le meilleur des cas de moins de 5 minutes par mois, alors que pour bien moins cher que mon Oris je pourrais avoir une belle Seiko Quartz qui varierait de moins d’une minute par an. Je me suis demandé pourquoi la précision était si secondaire pour moi par rapport à la noblesse de la mécanique, et de fil en aiguille cela a donné cette réflexion sur le temps que je vous félicite d’avoir eu la patience de lire jusqu’au bout.

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Commentaires
D
(hors du temps bien sûr), a été félicitée !<br /> C'est un super bon texte, comment faire pour qu'il soit lu ? Le découper en petits morceaux et citer le magasin en premier ! Mettre des sous-titres !<br /> Ce qui m'a plu, moi qui m'exprime si mal : "mais les mots ne peuvent expliquer ce qui demeure au delà de leur sens". Voilà mon problème résolu !<br /> Il est vrai également que j'ai beaucoup plus d'intuitions avec un Tarot Egyptien.<br /> Bises, et merci, comme d'hab.<br /> Domica
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N
Je vais revenir lire mais un matin, moi je marche à l'heure de mon estomac, quand il cri famine il est temps de rentrer.<br /> Bonne nuit.
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N
Je ne vais rien te cacher. je n'ai pas eu la patience de tout lire sauf quelques paragraphes mais je vois que c'est intéressant et si bien écrit. C'est la conclusion qui semble importante.<br /> Je te souhaite une bonne gestion du temps!
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oldgaffer
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