Vous avez dit démocratie?

Pour les extrémistes du parti d'extrême gauche de Méchencon, la démocratie a ses limites et qu'il y ait des députés RN leurt donne des boutons. Ils ont été élus su suffrage universel? Rien à foutre, il faut les éliminer.

À l’Assemblée nationale, la tête
des députés du RN est mise à prix

« Il y a une banalisation de l’extrême droite et de son entrée au pouvoir. » Cette critique émane de la députée écologiste Marie-Charlotte Garin. Depuis plusieurs semaines, le fantôme de “l’extrême droite” est sur toutes les lèvres de ses collègues de la Nupes, comme sur celles de leurs adversaires macronistes. Ils pensaient se trouver un ennemi tout désigné. Mais les députés du Rassemblement national ne donnent pas prise à leur malveillance et déjouent tous leurs pronostics.

Depuis l’ouverture de la XVIe législature, le groupe de Marine Le Pen ne se fait pas remarquer par ses bad buzz ou ses clashs médiatiques. Une attitude qui interroge ce député de la majorité dans les colonnes du Figaro : « Ils sont très malins, c’est dangereux. » Du côté du parti frontiste, le mot d’ordre est rigueur et tempérance. Durant cette période estivale, aucun parlementaire frontiste n’a dérogé à cette règle.

À chacun son combat et sa manière de défendre les intérêts des Français. Si leur discours est lissé, l’approche des élus du RN n’en demeure pas moins incisive. Dans une tribune relayée par le Figaro, l’eurodéputé Jordan Bardella s’est attaqué à la proposition de loi de Sacha Houlié sur le vote des ressortissants étrangers non européens. La parlementaire sudiste Laure Lavalette a interpellé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, au sujet du rapatriement des djihadistes français. Quant à son collègue Philippe Ballard, il a publiquement appelé à la démission du garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti.

Quelle mouche a donc piqué les macronistes et consorts ? L’idéologie sûrement ! Dans leur chasse obsessionnelle de l’extrême droite, ils en sont venus à oublier que leurs collègues du RN tenaient leur légitimité du suffrage universel… Eux aussi. Pis, cette remise en cause récurrente interroge sur leur réelle acceptation du débat démocratique. L’élu insoumis Thomas Portes ne s’encombre pas de telles considérations. Il a publiquement annoncé le lancement d’une opération de décryptage des travaux et déclarations de ses collègues du RN. Pour, comme l’intéressé l’affirme, « ne pas banaliser l’extrême droite parlementaire ». Et si c’étaient plutôt eux, les vrais extrémistes ?