Pauvre gauche

La gauche est vraiment devenue une maladie mentale. En France il n'y a plus de véritable homme de gauche depuis Mendès-France et dans leurs tombes les Jaurès Blum et autres doivent se retourner devant le spectacle affligeant de la gauche française, bien analysé dans Valeurs actuelles :

Ego, rivalités et mauvaise foi... À gauche, le bal des égoïstes 

À gauche, le temps est aux appels à l’union, lancés par des candidats en chute libre à des candidats touchant le fond. Arnaud Montebourg semblait presque l’assumer lorsqu’il mettait en scène sa proposition de « projet commun et candidature commune », appelant, littéralement, Jean-Luc Mélenchon, Anne Hidalgo, Yannick Jadot et Fabien Roussel pour les convaincre d’adhérer à son projet. Après de longs silences, révélateurs de la solitude des gauches, le candidat n’obtint que les messageries de ses faux amis, qui, symboliquement, ne décrochèrent jamais. 

Le leader de La France insoumise, pourtant, a rappelé… qu’il n’accepterait pas de se coucher. « Ce matin, j’avais Jean-Luc Mélenchon au téléphone, explique Arnaud Montebourg, un entretien cordial, de haute qualité… Il a dit non. Il ne veut pas le faire. Il ne le fera pas, il pense qu’il peut gagner seul. Ce soir, Anne Hidalgo : pour elle, c’est la primaire, où elle maintiendra sa candidature. » Et de conclure, dans un optimisme presque attendrissant : « Voilà, nous avons un tout petit peu progressé. »Manifestement, la “remontada” dans la course présidentielle semble pénible : mais rien ne sert de courir, il eût fallu partir à point. 

Autre agent de l’union gauchère, Anne Hidalgo. Du haut de ses 3 % stagnants, la maire de Paris a tenté un coup de poker. La candidate investie par le Parti socialiste appelait, dans le 20 heures de TF1, à l’organisation d’une primaire de la gauche. La performance est noble, mais Hidalgo joue tapis, tout en s’y prenant les pieds. Personne n’ayant été mis au courant, toutes les figures socialistes apprenaient cette décision, médusées, devant leur télévision. Elle qui espérait créer un « électrochoc »… Mais le seul choc engendré par ce geste désespéré a été celui des ego des têtes des gauches. Dimanche, en meeting à Perpignan, Dame Saccage réitérait. « Comment ne pas entendre les Françaises et les Français qui nous appellent à l’union ? » Bis repetita. Olivier Faure a soutenu l’initiative sur Twitter : « La course chacun dans son couloir c’est au bout une impasse », écrit-il, agrémentant son message d’un… « #DéconnePasYannick ». 

Mais le leader écologique Yannick Jadot pose un lapin, ne veut rien entendre. L’union se fera derrière lui ou ne se fera pas : « C’est autour du projet écologiste qu’il faut se retrouver », tonne-t-il. Le communiste Fabien Roussel, plus mauvais élève des sondages, tente le tout pour le tout et lance un appel (peu original, donc) à ses rivaux : « Si vous doutez de votre candidature, venez me rejoindre. » Les mots tiennent lieu des vertus qui manquent : pour les braves cœurs socialistes, l’“union”, le “commun”, le “combat populaire” s’effacent devant les ambitions personnelles. Les esprits de gauche seraient-ils finalement aussi égoïstes que ceux de droite ?