Qui fera taire Patrick Pelloux?

Plus présent à la télé qu'aux urgences, PP ne perd pas une occasion de dire des conneries.

Historique : chef de file des revendications des urgentistes, il défendait au début certaines idées cohérentes. Mais il a pris la grosse tête. Son combat contre Mattéi lors de la canicule était indigne. Mattéi était peut-être le meilleur ministre de la Santé que nous ayons jamais eu depuis longtemps. Ensuite, faire un choix politique, quel qu'il soit, lors des présidentielles, était incompatible avec le devoir de réserve qu'aurait observé n'importe quel leader sérieux d'une cause de ce genre.

Sur les deux accidents médiatisés des derniers jours, il ne dit que des âneries.

Oui, c'est vrai que les hôpitaux gèrent tant bien que mal la pénurie de personnel, et suis encore mieux placé que lui pour le savoir, car je passe plus de temps que lui à travailler et moins à pérorer. Mais cette pénurie n'a rien à voir dans la genèse de ces deux morts.

La mort de cet enfant est dramatique, mais, je le répète, elle n'a rien à voir avec ce que PP clame à tort et à travers. Une chaîne dramatique de circonstances s'est assemblée : solutés peu distinguables, solutés rangés là où il ne fallait pas, infirmière prise par la routine qui se fie à l'étiquette du tiroir et ne vérifie pas sur le flacon. Erreurs humaines en chaîne qui sont très loin des vociférations du PP.

Un mort ensuite faute de place en réa. Ce que je connais du dossier me permet de dire que de toute façon l'homme était mort. De plus, s'il n'y a pas de place en réa, toutes les urgences de France ont une salle de déchoquage où le patient peut attendre en étant correctement pris en charge. Et PP de hurler. Et si le patient n'a pas eu de coronarographie à temps (je répète que de toute façon c'était trop tard) c'est par l'incompétence des urgentistes, les collègues de PP, qui l'ont pris en charge. On pouvait l'adresser dans un salle de coronarographie avant d'avoir la place en réa. Je l'ai fait assez souvent pour le savoir. Ce n'est pas une faute de moyens qui a tué cet homme. Les moyens n'éradiqueront pas l'incompétence.

Que ce pelloux trop bavard se taise un peu et aille un petit peu bosser. Nous, les médecins hospitaliers sérieux, qui bossons, nous n'avons pas besoin de confrères de cet acabit qui préfèrent la télé à la salle d'urgence et font saillie de n'importe quoi, à contre courant et mal't'à propos. Ou alors qu'il aille comme Kouchner (que je n'ai pas en affection particulière) porter des sacs de riz en Somalie.