Bandol
Bandol est mon port d'attache, enfin plutôt celui d'Argante, mon Tahiti ketch. Alors, si je vous en disais quelques mots?
Ce tableau de Joseph Vernet montre que Bandol n'a pas attendu Argante pour avoir une vocation maritime. A noter qu'Argante ne déparerait pas dans le tableau.
On distingue bien l'île de Bendor à gauche du port, propriété actuellement de Ricard, qui possède aussi les Embiez. Cet attachement aux îles doit-il quelque chose au fait que le pastis doit être entouré d'eau?
Bandol, c'est surtout deux choses : la mer et le vin. La station balnéaire et les grands crus. La station balnéaire a son charme et ses désagréments. Commençons par les désagréments, qui sont énormes. Je vous épargne les marchands de merderies en toc massif qui envahissent le front de mer tous les soirs d'été et les multidécibels de musique à la con en multi stéréo tous les soirs (tous les bistrots se font concurrence à qui fera gueuler sa sono plus fort que le voisin et le podium arrive à les étouffer et les recouvrir! On doit entendre ce podium jusqu'à San Remo).
Le plus grave c'est le niveau des commerces du front de mer. Avec des baux précaires (la règle à Bandol) comment voulez vous que les commerces soient attractifs? Lorsque le commerçant sait qu'il va avoir du mal à garder son pas de porte d'une année sur l'autre, vous avez le n'importe quoi du sous-prolétariat de base.
Ajoutez-y une politique locale (immobilier, location saisonnière, animation ..) quelque peu populiste, et on a ce qu'on mérite comme fréquentation.
Mais Bandol c'est aussi une baie magnifique, abritée.
Vues panoramiques du port
C'est aussi un front de mer agréable, avec des bistrots reposants quand la musique est coupée, parfois des rassemblements de vieilles voitures, de jolies maisons de villages, un port agréable avec des pêcheurs qui posent leurs filets devant leurs barques et vous vendent le sar ou le saint-pierre dont les ouïes battent encore.
Les filets des pêcheurs
La place de l'Eglise, avec le marché tous les matins, et les terrasses de bistrot toute la journée.
Mais Bandol c'est aussi le vin.
Le vignoble, surtout du Mourvèdre, ici celui de Pibarnon autour de la Cadière d'Azur :
Le domaine de Pibarnon, un de mes crus préférés avec Terrebrune, dommage que les prix se soient envolés d'une façon quand même injustifiée. Le premier dimanche de décembre se tient la fête des vins de Bandol, avec un stand pour chaque cru, où l'on déguste les vins de la dernière vendange. On achète un verre millésimé et ensuite, gratuitement, on va de stand en stand. Mais ça n'est pas trop intéressant. Au club nautique qui héberge ce jour-là tous les producteurs, on peut déguster de nombreux millésimes de pratiquement tous les Bandol, comparer l'un et l'autre ou faire des dégustations verticales d'un même domaine. C'est plus satisfaisant que cette sorte de primeur dans laquelle il faut deviner ce que deviendra le vin à maturation.
Et après, Argante est juste là, à côté, pour la sieste.