Latin : langue morte?
> Un professeur au lycée Janson de Sailly a répondu spirituellement aux
> contempteurs des études classiques. Voici son discours prononcé à la
> distribution solennelle des prix.
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> "Je regrette de ne pouvoir reprendre l'antique coutume de prononcer le
> discours en latin… mais, que voulez-vous, la mode est passée et il
> n'est personne, à l'heure actuelle, qui aurait le téméraire courage de le ressusciter.
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> Primo, comme disait un latiniste de mes amis, cela pourrait passer
> pour un ultimatum aux humanités modernes… et ce serait ipso facto
> un véritable outrage au statuquo que de faire ex cathedra un pareil lapsus.
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> Secundo, il faut de plus en plus s'exprimer en français, c'est la
> condition sine qua non pour être persona grata.
>
> Tertio, il ne faut pas ajourner sine die la remise de l'exeat que
> vous attendez, soit dit en a parte, comme nec plus ultra.
> Finis les pensums, finis les vétos ; l'heure est aux accessits, aux
> ex aequo, et cætera .
>
> Dans un instant vous serez récompensés au
> prorata de vos efforts. On proclamera orbi et urbi vos résultats, non
> point grosso modo, mais in extenso, et vous emporterez un palmarès
> que vous conserverez jalousement en duplicata, comme mémento,
> première ébauche au sein de l'alma mater, alias l'universalité de
> votre curriculum vitae.
>
> Vous partirez ad libitum les uns par l'omnibus, les autres
> pedibus cum jambis ou vice et versa.
> Aussi ne veux-je plus retarder votre sortie d'un seul alinéa ou d'un
> seul post-scriptum et parvenu à mon terminus, je me contente de vous
> dire simplement', in extrémis : mes chers amis, au revoir et belles
> vacances…"