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5 avril 2015

Gentilhommes verriers en Languedoc

Le Temple de Moussac (en fait une église du XIème reconvertie et rebaptisée en temple lors de la Réforme) a accueilli une exposition médiévale et une conférence sur les gentilhommes verriers, plus particulièrement en Languedoc mais aussi partout en France, notamment en Normandie avec le principal "foyer" à Rouen, en Normandie.

 

Expo-25

Nous avions déjà entendu ce propos, par le même conférencier, lors de notre visite à Château Allègre l'an dernier, à l'occasion de la reconstitution d'une bataille de la guerre de Cent Ans en costumes d'époque, avec une marche du château du Mont Bouquet au Château Allègre à la tête de laquelle était le maire de Moussac.

De retour de croisade, des nobles, ruinés, demandèrent au Roi, Saint Louis, quel métier ils pourraient pratiquer pour survivre car normalement leur statut n'était pas compatible avec un travail. Le souverain leur enjoignit de s'adonner au travail du verre.

Les verreries fleurirent, se multiplièrent, permirent de vivre à d'importantes communautés. Avec un effet secondaire pervers : la déforestation, et le manque de bois de chauffage pour les paysans et les artisans, boulangers ou autres. Les maîtres verriers pratiquaient des coupes claires là où il aurait fallu se contenter de coupes sombres (contrairement à une idée reçue la coupe sombre préserve la forêt, elle veut dire qu'on passe encore à l'ombre après l'abattage des arbres, la coupe claire désertifiant le lieu).

Mais ils furent un moteur économique majeur jusqu'à la révolution française date à laquelle les nobles étaient soit décapités, soit en exil.

Le mot de gentilhomme désigne un homme qui est noble "de manière immémoriale". François Premier disait qu'il pouvait faire autant de nobles qu'il voulait, mais qu'il n'avait pas le pouvoir de faire un gentilhomme. Pauvres et travailleurs, les gentilhommes verriers étaient tout le contraire des courtisans versaillais dont ils ne recevraient que mépris et dédain alors qu'ils méritaient bien plus qu'eux le respect. 

Les gentilhommes verriers du Languedoc, après quelques décennies, n'avaient plus rien à envier dans l'exercice de leur art à leurs confrères de Murano.

Le sable, matière inerte, brute, vulgaire, devient verre par l'action du feu et du souffle des maîtres verriers. Souffle en grec se dit pneuma. Ce mot désigne aussi l'esprit, au sommet de la triade "soma" (le corps) "nous" (l'âme)et "pneuma". Passer du sable au verre, c'est insuffler l'esprit dans la matière. Il s'agit là du principe premier de l'alchimie qui n'a, soit dit en passant, jamais consisté à transformer le plomb métal en or métal.

Voici les images de cette exposition. Les blasons sont ceux des gentihommes verriers :

Expo-2

Expo-7

Expo-9

Expo-20

 

Ce vitrail du Temple porte le nom de la famille qui en a fait don au Temple, Carendu. Cela n'a plus grand chose à voir avec la verrerie, mais il est intéressant de le noter. Le passé industriel de Moussac comporte surtout une réglisserie et une fabrique de bonbons, l'usine Haribo déplacée depuis vers Uzès. Les produits de la confiserie initiale commençaient par le préfixe "Car", première syllabe du nom des fabriquants. Carensac, carambar, etc... Tout ceci vient de la famille Carendu de Moussac.

Expo-22

 

Les enfants se sont passionnés pour le sujet, surtout que les animateurs se sont dévoués pour les faire participer à des exercices de sigilligraphie, ou à leur faire répéter en costume d'époque le serment d'allégeance d'un chevalier à sa gente dame.

 

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Une gente demoiselle, fille du maire de Moussac :

 

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Commentaires
N
Salut Claude<br /> <br /> Je viens trop rarement sur ton blog. <br /> <br /> Le nom du propriétaire de l'usine est Caremou.<br /> <br /> La réglisserie de Moussac fut la première fabrique de France créée en 1836 par la société de produits chimique de l’Habitarelle . Les premier bâtiments, étaient ceux d’une sucrerie de betteraves; ils sont toujours existants mais les plus beaux viennent d'êtres démolis (quel dommage) et se situent près du monument de 1944 . C’est monsieur Ernest Barre en 1838 qui transforma l’usine en extraction de suc de réglisse. Maigre, Barre, Deleuze, Carénou puis Car, Ricqles, Zan et enfin Haribo sont les différents propriétaires et marques de l’usine jusqu’à sa fermeture en 1989.<br /> <br /> A bientôt, Nicolas
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