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oldgaffer
3 décembre 2014

Le drame de la laïcité

A l'heure où un tribunal administratif condamne l'installation d'une crèche dans un conseil général, il me paraît utile de revenir sur ce drame qu'est la laïcité outrancière dans notre pays.

Ce texte est un chapitre d'un manuscrit en cours d'examen chez un éditeur :

 

Le drame de la laïcité

 

En 1905, la Troisième République prononçait la séparation de l'Église et de l'État[1]. Elle instituait également l'égalité des formes religieuses. La France n'était plus la fille aînée de l'Église[2]. De cette satisfaction des idées laïques naissait en fait un déracinement de plus dont les conséquences les plus graves sont encore à venir.

J'ai pris un jour connaissance d'une série de sondages qui posaient dans plusieurs pays européens la question qui avait été posée par référendum en Suisse en 2009 (56% des Suisses contre l'érection de nouveaux minarets). Résultats édifiants : tous les sondages donnaient des résultats encore plus défavorables aux minarets que le score suisse.

C'est grave parce qu'on a franchi un seuil d'intolérance qui est dû à une raison principale : le malentendu sur l'intégration. A force de vouloir accepter la pratique des traditions à droit égal de s'exercer librement en appliquant avec rigueur la loi de 1905, on a miné les fondations de notre pays. Pour les migrants, l'intégration commence d'abord par l'adaptation de ceux qui viennent chez nous à nos coutumes, à notre mode de vie, à nos traditions, et  l'observance des leurs doit se faire dans la discrétion et le respect de cette règle. A force de violer cette règle, les migrants créent une réaction de rejet forte, on peut déjà faire le constat d'un divorce entre l'opinion et la pensée politique. Pour les autres, qu'il s'agisse des générations suivantes d'immigrés ou des Français de souche, la règle s'impose de la même façon. Il ne s'agit pas seulement d'observer les lois de la République, mais d'accepter les usages immémoriaux sur laquelle la France est fondée.

La racine du mal est dans la laïcité telle qu'elle a été prônée et mise en loi il y a un bon siècle par les anticléricaux primaires de la IIIème République. Certes il ne s'agit pas d'abroger la séparation de l'Église et de l'État, mais de revenir sur l'équivalence légale des formes traditionnelles instituée à cette époque et qui nie nos racines et nos traditions. On en arrive à voir certains libres-penseurs (les très mal-nommés comme je l'ai déjà dit) demander l'abrogation des jours fériés liés aux fêtes religieuses, ou d'autres demander que les fêtes juives ou musulmanes soient traitées de la même façon que les fêtes chrétiennes. C'est un délire dangereux. Souvenons-nous, c'est à ce titre que la révolution française a mis en vigueur le calendrier de Fabre d'Églantine. Combien de temps a-t-il tenu? Ne peut tenir que ce qui est enraciné dans la tradition et l'histoire. Les fêtes chrétiennes sont notre tradition et notre histoire, même pour les pratiquants d'une autre religion, même pour les non-croyants. Le nier serait destructeur pour toute la civilisation occidentale. Alors, je le répète : bienvenue dans notre pays à ceux qui y viennent, quelles que soit votre religion, votre tradition, vos coutumes, mais respectez et observez les nôtres, les vôtres ne peuvent être que des invitées discrètes. Ce n'est qu'ainsi qu'elles pourront être tolérées et acceptées.  

Depuis des siècles les Juifs se conforment le plus souvent à ces usages[3]. On ne voit pas leurs enfants porter la kippa à l'école laïque ni dans la rue. Nous ne devrions pas voir de jeunes filles voilées dans les mêmes circonstances. Les fêtes juives se déroulent le plus souvent normalement, sans étalage, sans incident, sans qu'il y ait la moindre revendication de leur part en vue d'une reconnaissance nationale de ces fêtes. Qu'il en soit de même du Ramadan ou de L'Aïd el Kebir. Les Juifs pratiquent librement leur culte dans les synagogues, et nul n'a jamais eu à s'inquiéter de ce que leur pratique devienne envahissante comme on le fait aujourd'hui pour les Musulmans, Les fidèles des minarets et des mosquées semblent vouloir sortir d'une discrétion qui doit pourtant rester de mise, et ils le font d'une manière qui fait craindre un prosélytisme inquiétant. La loi sur le voile, devant se conformer à la loi de 1906, n'a pas pu dire les choses telles qu'elles devraient être, elle a dû mettre sur le même plan tous les signes religieux, or une croix arborée de manière visible dans la rue ou dans un établissement public, école ou administration, ne doit pas être choquante en France. Une kippa ou un voile le sont.

 À l'école publique, en France, on ne doit pas se préoccuper de repas casher ou halal, Si les parents sont sensibles à cet aspect des choses, qu'ils envoient leurs enfants dans des écoles  confessionnelles adaptées.

Revenons à nos racines. Donnons-leur la place qu'elles méritent, officialisons leur prééminence. Tolérons les autres formes, mais elles n'ont pas leur place dans la rue comme c'est le cas actuellement.



[1]          Le gouvernement de l'époque voulait même allait beaucoup plus loin, avec notamment l'interdiction des ordres contemplatifs, jugés antiproductifs. Georges Clémenceau, avec sagesse, a renoncé à cette mesure.

[2]          J'ai vécu au sein même de ma famille l'opposition entre les deux clans qui se sont opposés à cette époque. Ma grand-mère maternelle était au début du siècle dernier directrice d'une école maternelle laïque à Blois. Mes grands-parents étaient non seulement athées mais viscéralement et violemment anticléricaux. Jules Ferry était l'idole de ma grand-mère et mon père a été élevé dans cet esprit. Ma mère, fille et petite-fille d'officier de marine, vivait dans une famille catholique très pratiquante. Elle regrettait, étant femme, de ne pas pouvoir faire une carrière d'officier de marine ou d'embrasser la prêtrise. Elle s'est contentée de devenir avocate. J'ai raconté par ailleurs que mon grand-père faisait partie des porteurs de la Vierge Noire de Saint-Victor à Marseille lors de la procession matinale de la Chandeleur. La rencontre des deux familles a été explosive mais l'union des contraires a bien fonctionné. Ma mère est morte peu avant et mon père peu après leur soixantième anniversaire de mariage. À noter que mon grand-père maternel, bien que très croyant, passait son temps à râler contre les dérives du clergé et son comportement qu'il jugeait parfois indigne et inadmissible. Ma mère m'a raconté que lorsqu'elle a présenté mon père à ses parents, sa mère lui a laissé entendre qu'elle aurait préféré qu'elle ramène un Papou! J'ai vu au cours des années la situation évoluer. Ma grand-mère maternelle a assisté sans déplaisir à la messe pour ma communion et je crois qu'à la fin de ses jours mon père était proche de la foi.

[3] Il existe cependant une minorité juive qui affiche sa judéité de manière ostentatoire et dérangeante.

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Commentaires
K
bonjour,<br /> <br /> dans notre famille, il n'y pas de Noel sans crèche !!!<br /> <br /> quel plaisir de ressortir chaque année les santons qui sont souvent souvenir de famille<br /> <br /> En alsace, nous tenons à nos traditions !!!
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oldgaffer
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