Nice bis

Encore en congrès à Nice, comme il y a 15 jours. Quelques différences : j'étais au Radisson et non au Méridien. un peu plus luxueux, mais plus loin du centre, au début de la promenade des Anglais. Autre différence, je venais surtout pour présenter une conférence et non pour être simple auditeur. Je me suis pas mal amusé. Le propos était "le médecin devant les essais cliniques". J'ai dû à un moment parler statistiques et là j'ai donné trois exemples qui ont fait rire tout le monde certes, mais peu ont su me démonter les affirmations et me dire pourquoi elles étaient fausses.

Première affirmation : j'ai une chance sur deux de sortir avec Claudia Schiffer, parce que déjà moi je suis d'accord.



Deuxième affirmation (empruntée à Coluche) : 1/3 des accidents de la route sont dûs à l'alcool. Donc 2/3 au fait d'être à jeun. Conduisez bourrés, vous êtes 2 fois moins dangereux.

Troisième affirmation, empruntée au cours inaugural du Professeur Schwartz lorsque j'ai suivi son enseignement de statistiques appliquées à la médecine à Jussieu il y a un quart de siècle : 85% des gens meurent dans un lit, couchez vous ailleurs le lit est dangereux.

Comme autre conférencier, il y avait notamment André Comte-Sponville, dont j'ai apprécié le côté brillant, l'érudition et le talent, même si je ne partage pas sa conception rationaliste de la philosophie. C'était sympa de voir ce philosophe en direct et non plus à la télé et de pouvoir discuter avec lui.

Et puis j'ai fait un petit voyage dans le temps. Un des organisateurs du congrès, côté logistique (hôtel, transports, restaurants etc...), était Henri, patron de l'agence First Pass, spécialisée dans ce type d'organisation. Nous avons égrené nos souvenirs ensemble :

Dallas 1991 :

Le conducteur de bus drogué qui oublie de fermer la porte du bus, fait demi-tour brutalement sur l'autoroute, l'accompagnatrice passe par la portière et est retenue de justesse par Henri.

La patronne mexicaine du bouge mexicain lui aussi où nous avons passé la soirée. Elle était en guêpière noire, arrivait par surprise derrière chacun de nous à table, nous penchait la tête en arrière et nous pinçait le nez pour verser une tequila boum-boum dans notre bouche ouverte. Puis elle nous a distribué des bombes de peinture et nous avions pour mission de taguer les murs.

La ballade à cheval dans le ranch texan avant le barbecue nocturne tout à fait mémorable ne serait-ce que par la taille des steaks et les vieilles chansons texanes accompagnées à la guitare.

Madrid 1992 : c'était la première fois qu'il pleuvait en juin à Madrid depuis 1936. La pluie s'est arrêtée au quatrième jour dès que j'ai eu acheté un parapluie, elle n'est revenue que le soir où j'avais oublié mon pépin à l'hôtel. Puis, je devais revenir un peu plus tôt pour une journée de dédicace de mon premier livre qui venait de sortir, et Henri m'a trouvé un vol de retour où il m'a surclassé en classe affaires. Très bon souvenir.

Séville 2002, nous étions un vingtaine dans un jet privatisé rien que pour nous de Marseille à Séville et retour. Champagne à volonté à bord, permission de fumer! si!!! Permission de visiter à loisir la cabine de pilotage (pas tous à la fois). Enfin, un voyage bien organisé.

Je n'avais plus revu Henri depuis, et il est probable que nous n'aurons plus de congrès ensemble. La période des grands congrès internationaux est bien terminée, les occasions sont bien plus rares et les laboratoires pharmaceutiques beaucoup moins dépensiers. Et dans quinze mois je pars en retraite...

Henri aura mis beaucoup de choses dans ma boîte à souvenirs...