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16 juin 2008

Pèlerinage en Catalogne Romane

Arrivée à Vernet les Bains jeudi soir, nous avons pris possession de nos chambres au pied du Canigou.

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Quelques instant de détente dans le jardin du Mas Fleuri. Dès le lendemain matin en route pour, à quelques pas (escarpés!) de là, l'abbaye de Saint Martin du Canigou dont l'histoire est très mouvementée entre pillages et reconstructions au fil des siècles. Une communauté y vit depuis une vingtaine d'années, elle compte une vingtaine de membres, religieux ou laïcs.

 

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La crypte est surprenante avec ces colonnes en guise de piliers.

 

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Saint Martin partageant son manteau.

 

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On peut se demander pourquoi il ne donne pas son manteau mais seulement la moitié. C'est que la moitié de son équipement était payé par Rome, il donne donc ce qui lui appartient.

 

L'après midi, direction Saint Michel de Cuxa, dont une partie du cloître est présente, et encore seulement sous forme de copie. L'original, comme beaucoup de cloîtres de la région, a été déménagé pierre par pierre aux USA à "Cloisters", au nord de Manhattan. Cela s'est passé dans l'entre deux guerres et a failli continuer après guerre, mais on a commencé à s'en émouvoir alors et on a arrêté le processus. Les pierres étaient numérotées et mises en caisses pour que l'ensemble soit rebâti outre Atlantique. Ne blâmons pas trop les américains, certains des cloîtres ont été sauvés ainsi, autrement les pierres auraient été utilisées comme éléments de construction des maisons par les habitants, comme ce fut probablement le cas du second niveau du cloître d'Elne qui a certainement disparu en pierres de réemploi dans les maisons avoisinantes.

 

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Une hirondelle a fait son nid à Saint Michel :

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La construction s'est étalée sur plusieurs siècles, ce qui fait que l'on trouve des éléments romans primitifs et des évocations gothiques plus tardives. Les arcs outrepassés de la nef montrent l'origine mozarabe de la construction.

 

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Un gisant dans une position rituelle, que l'on retrouve sur d'autres statues à Elne :

 

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Aline en pleine révision pour la visite commentée qu'elle va faire, quand on a une historienne d'art avec soi, il faut en profiter :

 

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Après Saint Michel, Corneilla de Conflent. Admirez les colonnes qui encadrent les ouvertures de l'abside, les ferrures à plat de la porte, les détails du retable...

 

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Détail d'un chapiteau :

 

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Marie de Magdala ci-dessus, descente de croix (détail du retable) ci-dessous :

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DSC03207Vierge en majesté. Même si elle est polychrome, c'est une véritable Vierge noire. Elle en a tous les attributs. Ce qui n'est pas le cas de certaines Vierges vêtues de noir que nous avons vues, comme cette vierge aux sept douleurs :

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La Vierge noire est souterraine, elle est majestueuse, elle est la reine et non plus l'humble servante. Le Christ n'est plus l'enfant qu'elle porte mais le Dieu même s'il a la taille d'un enfant. Elle représente la materia prima, la potentialité. On la trouve dans les cryptes comme au Puy ou à Saint Victor à Marseille. Je rappellerai même si ça n'intéresse personne que mon grand père dans les années 30 habitait rue Sainte à Marseille et que chaque 2 février (jour de la Chandeleur, jour où traditionnellement on démonte les crèches en Provence)  avant l'aube il faisait partie de ceux qui portaient la Vierge noire de Saint Victor en procession entourée de cierges verts signifiant la renaissance du printemps et de la lumière à partir de la materia prima qui permet la fin de l'hiver. La procession les conduisait au Four des navettes, ces délicieuses pâtisseries en forme de barque qui symbolisent le voyage commencé au printemps.

Le lendemain samedi, direction Elne où nous avons visité la cathédrale et le cloître sous la direction d'une charmante guide, Fanny, qui nous a surtout épaté par sa connaissance de l'histoire de l'art, de l'histoire tout court et du lieu en particulier.

Suivez le guide, pardon la guide.

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Les clochers de la cathédrales au sommet de la colline qui porte la ville. On remarque déjà que l'un deux, en briques, est plus récent.

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Des arcs-boutant étonnants pour une construction romane, nous avons cru qu'il s'agissait de rajouts, d'autant plus que l'église a du être renforcée après un séisme, mais notre guide nous a dit qu'il n'en était rien, c'est garanti d'origine.

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Le cloître, dont le jardin aux simples est fort mal entretenu ! Comme je le dis plus haut, il comportait un second étage à la place du toit de tuiles.

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Quelques détails, notamment la statue à la posture rituelle vue sur le gisant de Saint Michel :

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La croix aux outrages :

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Les frises lombardes que l'on rencontre sur tous les monuments de cette époque en Roussillon :

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L'après midi, après un repas sympathique à Thuir, direction Serrabone. Magnifique prieuré construit en schiste avec une tribune intérieure en marbre rose qui met en extase. Juste quelques photos sans commentaires :

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La tribune :

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L'oiseau se mange le bout des ailes, à rapprocher de l'animal vu à Corneilla où le bout des ailes semble posé sur la bouche, comme un signe du silence.

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Tombe d'un prieur corse ci-dessus?

A Serrabone prend fin notre circuit roman. Dernier repas en commun à Villefranche de Conflent le soir. Quelques enseignes dans les rues :

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Le lendemain matin, la route du retour, avec enfin une halte au château de Salses. Pourquoi "enfin"? Parce que depuis près d'un demi-siècle je passe devant en train ou en voiture très régulièrement. Je me dis à chaque fois que je m'y arrêterai un jour. Voilà. C'est fait. C'est une fortification très intéressante, enterrée, intermédiaire entre les forts du Moyen-âge et les fortifications à la Vauban. Elle est à la limite de la Catalogne qu'elle protégeait des attaques venues du nord.

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Tout a une fin. Pour finir en beauté, quoi de mieux qu'un plateau de fruits de mer à la Côte Bleue, à Bouzigues, au bord de l'étang de Mèze, face au Mont Saint Clair...

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Mon grand père avait déjà ses habitudes dans ce restaurant, qui appartient toujours à la famille Archambaud. Côté clients comme côté restaurateur, on en est à 4 générations puisque ma fille aînée a des souvenirs d'enfance en ce lieu que mon père lui avait fait découvrir. Chaque année du vivant de mes parents les fruits de mer du réveillon venaient de la Côte Bleue.

Encore un pèlerinage donc...


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Commentaires
C
il est mort à Candes St Martin.... Or Tours et Candes se disputaient les reliques du saint... Des fidèles par une nuit d'hiver prirent une toue (barque de Loire) et descendirent le fleuve jusqu'à Candes... et volèrent la dépouille de Saint Martin... On raconte qu'au passage de l'embarcation chargée du Saint homme, tout se mit à refleurir... On appelle ça : le printemps de la Saint-Martin... Et depuis, quand il fait doux et beau en hiver, on dit que c'est l'oeuvre de Saint-Martin. Voili, voilou ;)
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H
Ca me rajeuni de quelques années ... Tu as oublié près d'Elne le tympan de l'église de Saint-Génis-des-Fontaines attribué au Maitre de Cabestany. C'est moins spectaculaire que les grands sites visités, mais, mérite le détour.<br /> <br /> Attention toutefois aux arcs outrepassés "mozarabe", c'est piégeux et ... souvent sans rapport, y compris en Catalogne, avec les occupants ibériques de l'époque.
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