Catalogne romane le retour

Presque vingt ans déjà que j'ai parcouru avec mes parents - disparus depuis - et des amis, les principaux sites romans de Catalogne. Nous avions pour guide un de nos amis, Roger Justafré, catalan pur métal, et à l'époque guide du Prieuré de Serrabone.

Une anecdote amusante : à cette époque (1991, la date est importante) ont débarqué deux cars de touristes japonais. Deux d'entre eux, deux femmes, les guides du groupe, ont demandé à Roger s'il faisait la visite en anglais. Non, répondit-il fermement, en français ou en catalan. Les deux japonaises se concertèrent, et lui dirent dans un catalan parfait de faire la visite en catalan, qu'elles traduiraient en japonais pour le reste du groupe. A la grande stupéfaction de Roger, elles suivirent toute la visite sans le moindre problème linguistique. Interloqué, il ne peut s'empêcher de leur demander pourquoi elles avaient appris le catalan.

"L'an prochain ce sont les Jeux Olympiques de Barcelone, et notre pays nous a envoyé en Catalogne apprendre la langue pour encadrer la délégation japonaise aux jeux."

Mais le plus important n'est pas là. Non seulement Roger nous a servi de guide sur tous les sites de Vallespir y compris le versant espagnol (Arles sur Tech, Mollo, Ripoll, Sant Joan de las Abadesses...), de Conflent (Villefranche, Corneilla, Saint Michel de Cuxa...), plus Elne et Serrabone bien entendu et quelques chapelles par ci par là, mais il m'a donné le mémoire qu'il venait de réaliser sur la ferronnerie romane en Catalogne au Moyen-âge. J'étais en pleine rédaction du Chemin de Bagdad, paru chez Julliard en 1994, et du coup mon héros qui dans l'ébauche était un charpentier est devenu un forgeron. J'avais une doc en béton, si j'ose dire.

Nous revenons de quatre jours en pèlerinage, avec un groupe d'amis (une partie d'entre eux étaient du voyage en Ecosse que je raconte plus loin). Nous sommes retournés en Catalogne Romane. Certes nous n'avions plus Roger Justafré avec nous, mais nous étions plusieurs à bien connaître le sujet, et nous avons eu la chance à Elne de tomber sur une jeune guide charmante et surtout extrêmement compétente.

Nous avons pris un hôtel à Vernet les Bains, au pied du Canigou.

Et de là nous avons rayonné : Saint Martin du Canigou, Saint Michel de Cuxa, Corneilla de Conflent, Elne, Serrabone... Et toujours le même ravissement.

Quand j'étais enfant puis adolescent, mes parents habitaient Perpignan et je voyais le Canigou de ma fenêtre au dessus des vignes toutes les jours. C'est ma montagne magique à moi.

Je reviens bientôt, maintenant que j'ai posé le contexte, vous parler de nos visites avec pas mal de photos.