Rien à dire
Rien à dire. Non, il n’y a que du
très banal dans l’actualité.
Supersarko libère des otages.
Comment ? Ce n’étaient pas des otages ? Pas grave, c’est pareil pour
le coup de pub.
Hollande en fait encore un fromage
de sa marque pour dire qu’il fallait faire autrement. C’est sûr, il aurait
préféré six mois ou un an de sous-commissions pour gérer le problème et ne
comprend pas qu’un chef d’état, même un africain, ne peut pas accepter d’autre
interlocuteur qu’un chef d’état. On discute toujours d’égal à égal si on veut
un minimum d’efficacité, et le président tchadien était le seul à avoir le
pouvoir de débloquer la situation.
À propos de chef d’état, il y en a
un qui a tout compris – Chirac aurait du y penser, surtout qu’il y a l’article
16 – c’est le pakistanais qui décrète l’état d’urgence, urgence de ne pas
invalider son élection frauduleuse. Il est évident que la sécurité du pays
menacée par l’intégrisme islamique requérait l’arrestation de tous les
magistrats non islamiques certes mais contestant le coup d’état. Nous sommes
dans la bonne voie pour combattre l’intégrisme. Que Bénazir Bhutto proteste n’est
pas grave, de toute façon elle marche de travers (normal, elle est voilée).
Les media people tardent à donner
le nom du nouvel amant de Cécilia. Pour la maitresse de Sarko, tout le monde
est déjà au courant.
Moi, médecin, j’ai l’habitude de
voir des patients mourir guéris. L’Arche de Zoé fait mieux, elle veut faire venir en
France des orphelins promis à une mort certaine. Ils ont des parents et sont en
bonne santé, mais on ne va pas s’arrêter à des détails.
Un fait divers a retenu mon
attention : un éboulement sur une route de montagne a tué un automobiliste
et son fils. Je me souviens, il ya plus de dix ans, un camion transportait un « gravillon »
de plusieurs mètres de diamètre pour les enrochements de la station d’épuration
du cap Sicié. Sur le pont au dessus de l’autoroute, à la Seyne sur mer, il s’est
renversé et le caillou est tombé sur l’autoroute. À ce moment là passait la
voiture du proviseur de lycée de Nîmes, sur la route des vacances avec toute sa
famille. Il a été tué, le caillou n’a atteint que le conducteur. Pour lui, une
fraction de seconde de plus ou de moins sur sa trajectoire, c’était la
différence entre la vie et la mort. Pour sa famille c’est en centimètres que
cela se compte. Je ne vous assènerai pas un couplet sur le destin, mais je veux
juste vous dire que ce genre de drame accentue mon côté fataliste qui n’a
pourtant pas besoin de ça.
À propos de destin, connaissez-vous
« Ce soir à Samarcande » ? Un homme aperçoit la mort dans une
rue. Il pense qu’elle est venue pour lui. Il s’enfuit au loin. Le plus loin
possible. À Samarcande. La mort rencontre un autre homme qui lui dit comment il
a quitté la ville de peur. Elle s’exclame : « Quelle idée ! Il n’avait
rien à craindre de moi ici, je dois l’attendre ce soir à Samarcande ».
Bon, en fait une seule nouvelle
importante : ce week-end j’ai fait ma dernière garde à l’hôpital, c’est
fini il n’y aura plus de nuit passée là-bas. Et c’est vraiment la seule
information notable.