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oldgaffer
1 mai 2006

Course camarguaise

dsc00754rMa fille cadette Diane et mon gendre Patrick m'ont invité hier à les rejoindre aux arènes de Saint Laurent d'Aigouze pour assister à une course camarguaise. C'est la première fois que j'assiste à un spectacle tauromachique, n'ayant jamais vu non plus de corrida sauf à la télé. Patrick, en bon camarguais, est un fou de taureau. Il a été razzetteur et son père m'a montré une photo où on le voit sauter une barrière alors que la corne du taureau commence à déchirer son pantalon ! Le taureau ayant sauté la barrière avec lui, la suite semble avoir été mouvementée. Maintenant il se contente d'être du côté des organisateurs et d'écrire pour la presse les comptes rendus des courses. Ce que je veux livrer ici, ce n'est pas un cours sur cette pratique, j'en suis bien incapable, mais les impressions d'un profane devant un spectacle nouveau et étonnant.

artoff191

Quelles différences avec la corrida ?

Il n'y a pas de mise à mort. Il n'y a pas non plus de banderilles, ni de picadors.
Il n'y a pas d'habit de lumière, mais des tenues blanches.
L'engagement physique du razzetteur est autrement plus important que celui du torero. A 30 ans il ne peut plus assurer et sa carrière est finie, alors que les toreros quadragénaires sont fréquents.
La répartition géographique est particulière, elle se limite grosso modo au Gard et à la moitié ouest des Bouches du Rhône et les courses camarguaises sont beaucoup plus nombreuses que les corridas : entre 10 et 15 par dimanche.

Le but du jeu n'est pas de blesser et encore moins de tuer le dsc00746btaureau qui fait comme le razzetteur une carrière de plusieurs années dans la discipline. Les vrais passionnés n'y vont pas pour voir le sang couler, et j'ai appris qu'ils s'intéressaient moins aux hommes qu'aux taureaux. Ils choisissent la course qu'ils vont aller voir beaucoup plus en fonction du taureau qu'ils suivent de course en course pendant des années que des razzetteurs. Certains sont venus hier à Saint Laurent pour voir "Fanfan", un des sept taureaux au programme. Il semble y avoir un amour et un respect du taureau beaucoup plus fort que chez les aficionados de la corrida. La journée commence dans les manades, avec le choix des taureaux, le petit déjeuner au soleil, elle continue avec le repas au resto à côté des arènes, elle se termine avec le lâcher de taureaux dans les rues encadrés de gardians sur leurs chevaux blancs.

Le sport consiste à prendre avec une sorte de petit rateau métallique la cocarde attachée sur le front du taureau, ainsi que les glands et les ficelles noués autour des cornes. Les "tourneurs", qui sont d'anciens razzetteurs, essaient de mettre le taureau dans une position qui facilite le travail du razzetteur.

C'est un sport dangereux, les blessures sont fréquentes. Les blessés sont confiés à des chirurgiens spécialisés, qui ont l'expérience des plaies par corne de taureau, car cela requiert une compétence particulière. Les cornes ne sont pas lisses, elles déchirent les tissus dans tous les sens et y sèment nombre de saletés et de microbes, ce qui fait que le parage de telles plaies implique une bonne connaissance du trajet de la blessure, un nettoyage et une désinfection soigneux sur tous les tissus lésés. La blessure est toujours plus profonde et plus grave qu'on ne le croit au premier abord.

Pour ceux que ça intéresse, voici le site à voir :

http://www.info-camargue.com/

Les arènes de Saint Laurent d'Aigouze sont particulières : elles sont attenantes à l'église, au centre du village, les taureaux étant parqués dans la sacristie !

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Commentaires
D
Bel article riche d'enseignements, voilà de quoi combler mes lacunes.<br /> Vive les camarguais, les taureaux et les chevaux.<br /> Je retiens que si je me fais blesser par un taureau, bien que frère on se sait jamais …, je me fais "hélicoptériser" en Camargue. Merci du conseil.<br /> Même les sacristains camarguais ont des particularités ! Finalement, tous les métiers sont dignes de passion, il faut juste choisir son endroit … <br /> Dominique
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oldgaffer
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