Islam et droits de l'homme

Quel dialogue devant la dérive radicale et l'intégriste de l'Islam?

La question s'était posée il y a quelques années lorsque l'ayatollah Khomeiny avait déclaré que la loi de Dieu passait avant les droits de l'homme. J'appartenais à l'époque à la commission médicale d'Amnesty International et nous étions préoccupés par les cas de torture, justice expéditive et exécutions sommaires en Iran. Le discours qui prévalait chez nous était : " Les droits de l'homme sont ce qu'il y a de plus précieux, on ne saurait leur opposer une loi divine".

Je choquais beaucoup en n'étant pas d'accord. Une loi humaine, fut-elle belle et généreuse comme la Déclaration des Droits de l'Homme, ne peut pas prévaloir sur un ordre divin. Par contre, ce sur quoi s'appuient les ayatollahs, imams, mollahs et intégristes de tout poil n'est pas une loi divine mais une interprétation perverse et dangereuse des textes sacrés. Khomeiny avait raison de dire que les droits de l'homme ne sont pas opposables à la loi de Dieu, il avait tort en disant que ce qu'il ordonnait était une loi divine.

C'est ce même raisonnement que je retiens dans le contexte actuel. Les caricatures de Mahomet choquent certainement, mais rien dans les fondements de l'Islam ne justifie les réactions auxquelles on assiste.

Il est vain de s'attaquer à une religion en brandissant l'étendard de la laïcité et de la liberté d'expression. C'est en montrant bien fort que les intégristes trahissent et pervertissent leur foi que l'on pourra mieux les combattre.